- CAMPANIE (géographie)
- CAMPANIE (géographie)CAMPANIE, géographieRégion la plus peuplée d’Italie (5 809 000 hab. en 1990) après la Lombardie, la Campanie n’est que la douzième par la surface (13 600 km2). Très riche en souvenirs historiques, elle se montre très active, mais connaît, cependant, dans son ensemble de graves problèmes. Une parcellisation excessive entrave le développement de l’agriculture, tandis que l’industrie alimentaire est le fait de trop petites entreprises.À l’est, l’Apennin est moins élevé et plus facile à franchir que dans l’Abruzze au nord ou qu’en Basilicate au sud. Les massifs calcaires (Matese, 2 050 m) sont plus rares et peu peuplés mais atteignent la mer dans la presqu’île de Sorrente et dans l’île de Capri. Les argiles et les flyschs aux reliefs plus doux sont abondants et plus cultivés. La domination de la grande propriété se marque par les vastes étendues de la céréaliculture extensive, les pâturages et la forêt; la petite propriété, souvent constituée par des émigrés à leur retour des États-Unis, se traduit par l’existence çà et là de petites exploitations en coltura promiscua (blé, vigne, olivier, figuier). Groupée en gros villages sur les interfluves, la population diminue. Seules résistent les villes de Bénévent (62 300 hab.) et d’Avellino (58 900 hab.), à la tête d’un noyau d’industrialisation.Entre la montagne et le littoral s’étend un pays de plaines et de collines, façonné par un volcanisme récent ou actuel: le Roccamonfina (1 005 m) au nord, éteint et presque entièrement colonisé par des châtaigneraies, le Vésuve (1 277 m), encore actif, et les petits cratères enchevêtrés et partiellement actifs des champs Phlégréens. Dans cette Campanie «heureuse», les cendres volcaniques, le climat, les aménagements séculaires, la stabilité des exploitants et la proximité de Naples ont suscité des cultures intensives étagées: abricotiers, pêchers, arbres divers et vigne. La population, très dense (427 hab./km2), est groupée en gros villages et les petites exploitations, souvent en fermage, dominent. L’importance croissante des marchés extérieurs, la mécanisation, la concentration des exploitations s’accompagnent du recul du blé, du chanvre, de la coltura promiscua , et des progrès de la betterave sucrière, des cultures spécialisées, maraîchères et fruitières. Les incitations financières et une abondante réserve de main-d’œuvre attirent les industriels (industries alimentaires, textiles, appareillage électrique, etc.) vers une aire d’industrialisation qui, à partir du Grand Naples, s’étend au nord jusqu’à Caserte (66 900 hab.) et, au sud, jusqu’à Salerne. La bande côtière a la plus forte densité de population.Les vallées inférieures du Garigliano et du Volturno au nord, du Sele au sud, présentent, à leur débouché, une côte basse et régulière; elles sont actuellement bonifiées, et leur urbanisation en «marines» se fait de façon anarchique. Le littoral est plus varié dans les secteurs volcaniques des champs Phlégréens, de l’île d’Ischia et de la baie de Naples: une côte rocheuse avec de hautes falaises borde les secteurs calcaires de l’île de Capri, de la presqu’île de Sorrente, et la côte au sud de Paestum. Ces franges maritimes, très variées, concentrent l’essentiel des activités secondaires et tertiaires de la Campanie; outre l’agriculture et la pêche, plus que le tourisme et l’industrie, les administrations et le commerce prédominent à Salerne (qui comptait 147 564 hab. en 1992) et à Naples (1 206 000 hab. en 1991 et plus de 2 500 000 dans l’agglomération).Engendré par l’évolution post-unitaire du capitalisme italien au profit de la bourgeoisie industrielle du Nord, le sous-développement s’est traduit en Campanie, par l’étiolement relatif de l’industrialisation, en plein essor avant l’unité (Naples a eu la première voie ferrée et a lancé le premier bateau à vapeur d’Italie), et par la formation d’un abondant sous-prolétariat; les transformations récentes et les efforts accomplis en matière de formation n’y ont pas mis un terme: le revenu moyen par habitant n’atteignait en 1989 que 67 p. 100 de la moyenne de l’Union européenne, et les conditions de vie des couches populaires restent très dures.Comme dans l’artisanat et les petites industries anciennes, le taux de la population active dans l’agriculture est en réduction rapide: 46 p. 100 du total en 1951, 12 p. 100 en 1990. Malgré l’émigration (solde migratoire de 0,06 p. 100 en 1989), cette diminution accentue un chômage déjà important et une forte demande d’emplois, très profitable aux industriels; le taux de chômage atteignait 19,8 p. 100 en 1988.La richesse de la plaine fertile et l’activité de Naples font de la Campanie la région la plus forte du Midi; jointes au sous-développement, elles lui valent un taux de natalité (13,9 p. 1 000 en 1991) qui est le plus élevé d’Italie; cependant, l’indice de vieillissement (rapport entre les habitants âgés de 65 ans et plus et ceux de 14 ans) est passé de 21 p. 100 en 1951 à 46,8 p. 100 en 1990. Le secteur tertiaire occupe 60 p. 100 des actifs: services liés aux activités portuaires, mais surtout commerce de gros et de détail, et tourisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.